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- Notre ascension du Huayna Potosí (6 088 m), montagne en Bolivie
Notre ascension du Huayna Potosí (6 088 m), montagne en Bolivie
Se lancer des défis pendant notre tour du monde était sur notre liste ! Quoi de mieux que de faire l’ascension du Huayna Potosí, une montagne en Bolivie culminant à 6 088 mètres d’altitude ?! Notre expérience la plus belle mais aussi la plus dure de ce voyage. Et pourquoi pas vous ? Voici toutes les infos pratiques et nos conseils pour faire l’ascension du Huayna Potosí en Bolivie.
Qu’est-ce que le Huayna Potosí ?
Le Huayna Potosí est une montagne culminant à 6 088 mètres d’altitude situé à 25 km de La Paz, la capitale de la Bolivie. Ce sommet enneigé et couvert de glace est un des plus beaux et célèbres du pays. Il est possible de faire l’ascension du Huayna Potosí en 2-3 jours. En haut, il offre une vue magnifique sur la Cordillère Royale, La Paz, le Nevado Illimani, le lac Titicaca et sur une mer de nuages.
Le Huayna Potosí est une des montagnes en Bolivie, à plus de 6000 mètres d’altitude, la plus accessible pour les personnes n’ayant jamais pratiqué l’alpinisme. Accessible ne veut pas dire facile ! L’ascension du Huayna Potosí est extrêmement difficile. Elle nécessite une bonne capacité physique et un mental d’acier ! Par exemple, nous concernant, Jimmy avait déjà fait l’ascension du Mont Blanc en France. Pour ma part, je n’ai jamais fait d’ascension, ni d’alpinisme. J’ai fait quelques randonnées sur plusieurs jours, de niveau difficile, mais ça s’arrête là.
Indépendamment du physique et du mental, l’altitude joue beaucoup. En effet, chaque personne réagit différemment à l’altitude. C’est donc un facteur à prendre en compte dans la réussite de cette ascension. Pour mettre toutes les chances de votre côté, je vous conseille d’acheter des médicaments contre le mal d’altitude (trouvables en pharmacie à La Paz) et des feuilles de coca., mais également, de bien vous hydrater, au moins 2 litres d’eau par jour !
ATTENTION ! L’altitude n’est pas un facteur à prendre à la légère. Un conseil, si vous souhaitez faire l’ascension du Huayna Potosí, il est nécessaire de s’acclimater au moins 2 semaines à plus de 3 000 mètres d’altitude. Vous pouvez tout simplement visiter le reste de la Bolivie, qui est un pays haut en altitude, avant de faire cette ascension.
Qu’est-ce que le mal des montagnes ?
Le mal des montagnes est provoqué par le manque d’oxygène. En effet, à partir d’une certaine altitude, l’oxygène est moins présent. Les symptômes peuvent être des maux de tête, des nausées, une perte d’appétit, une fatigue, un essoufflement, et dans le cas le plus grave (plus fréquent pendant les ascensions à plus de 8 000 mètres d’altitude, mais possible également à 6 000 mètres d’altitude), un œdème cérébral de haute altitude (OCHA).
Nous sommes donc partis relever ce défi, l’ascension du Huayna Potosí culminant à 6 088 mètres d’altitude, avec le guide Eloy et son équipe. Dans cet article vous trouverez toutes les infos pratiques, nos conseils et mon expérience personnelle (Pauline), concernant l’ascension du Huayna Potosí.
Faire l’ascension du Huayna Potosí
Infos pratiques
- Eloy et son équipe. Notre guide : Ramiro, excellent guide !
- 3 jours et 2 nuits
- 1 000 Bs / 135 € par personne
- Logement compris : 1 nuit en refuge à 4 700 mètres et 1 nuit en refuge à 5 200 mètres. Pas de douche.
- Transport compris (départ et retour depuis La Paz).
- Tous les repas compris et délicieux.
- Équipements compris : piolet, casque, gants de ski, cagoule, doudoune, pantalon de ski, chaussures, crampons, harnais, protection imperméable pour le bas des jambes.
- Équipements à prendre avec soi : sac de couchage -5°C, lampe frontale, sac de 50L, chaussures de trekking, polaire, 2 paires de chaussettes chaudes, gants, médicaments, lunettes de soleil, crème solaire, snacks, 2 litres d’eau pour le premier jour, papier toilette, 20 Bs pour le parc.
- Possibilité de louer des équipements comme le sac de couchage par exemple (60 Bs / 8,30 € pour les 2 nuits).
- Groupe de 10 personnes maximum. Un guide pour 2 personnes ou maxi 3 personnes si le groupe est un nombre impaire.
- Sur notre groupe de 9 personnes, tout le monde a réussi. Les guides sont très professionnels et vous encouragent jusqu’au bout pour réussir.
- Prendre avec soi des cachets contre le mal d’altitude et des feuilles de coca.
L’ascension du Huayna Potosí en quelques lignes
L’ascension du Huayna Potosí est une expérience incroyable, inoubliable et surtout très difficile. Pendant 3 jours, vous montez étapes par étapes, avec piolet et crampons, pour atteindre, le dernier jour, les 6 088 mètres d’altitude offrant une vue magique à 360 degrés. Une ascension difficile qui requiert une condition physique et mentale en plus d’une bonne résistance au mal des montagnes.
L’ascension du Huayna Potosí en détails
Jour 1 – Entraînement avec les crampons et le piolet
Un mini bus vient vous récupérer à La Paz pour vous emmener au premier camp de base qui se situe à 4 700 mètres d’altitude. Concernant le refuge, vous dormez dans un dortoir et il n’y a pas de douche. Mais il est très bien isolé, il ne fait pas si froid que ça. Après un bon déjeuner, vous partez pendant 3h vous entraîner à marcher avec des crampons, utiliser le piolet et monter des murs de glaces. Puis retour au camp pour dîner et faire une bonne nuit de sommeil.
Jour 2 – Direction le deuxième camp de base
Le matin est dédié à une balade de 2h pour aller admirer le Huayna Potosí vu d’en bas. C’est à ce moment-là que vous vous dites « Demain, je suis là haut ».
Après un bon déjeuner, vous préparez les sacs avec le nécessaire pour l’ascension et vous partez à pied direction le deuxième camp de base situé à 5 200 mètres d’altitude. Cette montée n’est pas facile car vous avez tout le matériel dans votre sac, ainsi il pèse environ 12 kg et à 5 000 mètres d’altitude tout paraît plus lourd, le souffle est court et le mal d’altitude peut commencer à se faire ressentir.
Après 2h30 de marche, vous arrivez au deuxième refuge. Il est assez sommaire, c’est également un dortoir, il n’y a pas de douche et il fait assez froid. Vous commencez par prendre un goûter avec un thé à la coca pour vous aider à vous acclimater. De plus, à cette altitude il n’est pas recommandé de se poser faire une sieste. Ainsi, les guides proposent de vous apprendre à faire des nœuds d’alpinisme afin de rester en activité.
Puis après un dîner, vous vous mettez au lit à 19h en essayant de dormir un minimum.
Jour 3 – L’ascension
Le réveil pique, vous vous levez à 23h30. Avec un peu de chance, vous avez réussi à dormir. Vous vous préparez, puis c’est parti pour l’ascension du Huayna Potosí.
Vous commencez l’ascension à 00h30. Tout du long, vous marchez avec les crampons et vous faites quelques pauses en fonction de vos besoins.
Si tout se passe bien, vous arrivez là-haut à 6h30 (en moyenne, tout dépend de vous évidemment) pour le lever du soleil. Vous restez une vingtaine de minutes pour prendre le temps d’admirer une vue magique de 360 degrés sur la Cordillère Royale, La Paz, le Nevado Illimani, le lac Titicaca et sur une mer de nuages.
Puis c’est le moment de redescendre jusqu’au deuxième puis au premier camp de base pour récupérer les affaires, pour ensuite rentrer sur la Paz vers 14h.
Ascension du Huayna Potosí, mon expérience personnelle (Pauline)
Après ces infos pratiques, il me semble essentiel de parler de MON ascension du Huayna Potosí, de MON expérience ! Oui uniquement de la mienne (Pauline), car c’est moi qui écrit ces mots. Difficile de parler au nom de Jimmy, car nous n’avons pas vécu cette expérience de la même façon. Elle est propre à chacun.
Avant toute chose, je peux vous dire que cette ascension a été une des choses les plus difficiles de ma vie, que ce soit physiquement ou mentalement, mais également l’une de mes plus grandes satisfactions et fiertés ! C’est aussi un de mes plus beaux moments de ce tour du monde !
Mon ascension – Le jour J
Le réveil à 23h30
« Le réveil sonne, il est 23h30. J’ai dormi 1h seulement. Je m’habille, je prépare mes affaires : crampons, piolet, casque, doudoune, eau, feuilles de coca, tout y est. Je prends un cachet pour le mal d’altitude. Je mange un petit déjeuner à base de cake et de thé à la coca. Je maximise mes forces avant de gravir cette montagne. Je suis prête.
Il est 00h30, notre guide Ramiro vient nous chercher. C’est l’heure. Je suis excitée et terrifiée à la fois. Je n’ai jamais fait d’ascension de ma vie. « Vais-je atteindre le sommet ? », « Vais-je supporter le mal des montagnes ? », « Vais-je faire une crise d’angoisse suite à mon vertige ? ». Pleins de questions se chamboulent dans ma tête. Mais, pas le temps de réfléchir, il faut partir.
Début de l’ascension
Nous commençons par marcher 10 min sur des pierres sans les crampons. Puis, nous atteignons le glacier. À partir de ce moment-là, nous mettons les crampons pour les enlever seulement à notre retour. Ça y est, premier pas sur la glace. Un après l’autre, nous montons.
Les trois premières heures se déroulent plutôt bien. Je me sens en forme, j’ai un bon rythme. Nous faisons quelques pauses pour boire un peu d’eau.
Le mur de glace
Première étape : le mur de glace. Il est là, face à moi. Avant de monter, nous enfilons nos doudounes car il commence à faire très froid. C’est le moment ! Le moment d’affronter et de monter ce mur de glace de 30 mètres de hauteur.
Heureusement, il fait nuit. Je ne distingue pas grand chose, aucun relief, seulement les frontales des personnes qui sont en train de le monter. Je commence par mettre un coup de piolet puis mon crampon droit et ensuite le gauche et je répète ce mouvement. Quand est-ce que c’est fini ? Il fait noir, je ne vois pas le bout. J’entends les encouragements du guide. Un crampon après l’autre, je monte. C’est dur, je n’ai plus de souffle. Puis, je plante une ultime fois mon piolet et là je comprends que je suis arrivée en haut. Je me jette par terre allongée, pour reprendre mon souffle.
Première étape faite ! Je suis fière. Un coup d’eau et ça repart.
Début du manque d’oxygène
Pendant une heure, nous marchons. Je me sens toujours bien. Ça devrait le faire. Puis je commence à manquer d’oxygène. Mes jambes sont lourdes, mon souffle est court. J’ai des nausées. Je ne peux pas avaler un seul snack pour me donner des forces. Un pas après l’autre, j’avance. Je suis lente, mais je continue.
Les 100 derniers mètres
Arrivent les 100 derniers mètres. Les 100 mètres les plus durs de ma vie. Chaque pas est lourd, lent et difficile. Mes jambes se tétanisent. Mon souffle est coupé. Mon cœur va exploser. Il commence à faire jour montrant les reliefs et le vide… Et j’ai le vertige… Plus d’une fois, je me demande « Mais pourquoi je fais ça? » ou « Je vais jamais y arriver ». Je fais une pause à chaque mètre. Je me motive « Pauline, tu peux le faire ! « . Le guide, Jimmy et Cas sont là pour m’encourager aussi. Je donne toutes mes dernières forces physiques. Mon mental est mis à rude épreuve.
L’arrivée au sommet
Puis le soleil pointe le bout de son nez. Nous sommes à 20 mètres du sommet. J’ai un regain énorme d’énergie. J’avance, je ne fais plus de pause. Encore 3 pas, 2 pas, 1 pas, j’y suis ! Je suis sur le sommet de ce fameux Huayna Potosí ! Je l’ai fait ! J’ai réussi ! Je me jette par terre en pleurant toutes les larmes de mon corps. Je suis fière de moi et je suis contente d’avoir réussi.
Mais en même temps, j’ai le vertige, j’ai du mal à regarder autour de moi. Je reprends petit à petit mes esprits, je me lève puis je regarde ce 360 degrés. Je n’ai jamais vu une aussi belle vue de toute ma vie. J’aperçois la Cordillère Royale, la ville de La Paz, les différentes montagnes comme le Nevado Illimani et au loin, je distingue le lac Titicaca. Il y a également une magnifique mer de nuage avec les rayons du soleil qui la traversent !
Le challenge est réussi. Je suis montée sur le Huayna Potosí culminant à 6 088 mètres d’altitude ! Je souhaite à tout le monde de connaître, une fois dans sa vie, une si grande satisfaction et fierté ! C’est un sentiment indescriptible !
Merci au guide, à Cas et à Jimmy de m’avoir soutenu jusqu’au bout.
La descente
Ce n’est pas tout de monter ! Après l’ascension, il faut redescendre. Mon corps pensait en avoir terminé avec tous ces efforts et bien non. Je peux vous dire que la descente est également très dure. Je marche un pied après l’autre, je n’ai plus d’énergie dans tout mon corps, je mets mes dernières forces en place pour arriver au deuxième refuge.
Après 3h, nous arrivons. Nous récupérons nos affaires et nous descendons jusqu’au premier refuge où attend la voiture qui nous ramène à La Paz. Puis, nous rentrons sur la Paz faire une énorme sieste à notre hôtel. Je n’en reviens toujours pas, j’ai fait l’ascension du Huayna Potosí, je suis montée à 6 088 mètres d’altitude. Ça y est, c’est fini et je suis heureuse. »
Nos conseils et notre avis sur l’ascension du Huayna Potosí
Nos conseils
- Essayez de faire l’ascension après avoir passer au moins 2 semaines à plus de 3 000 mètres d’altitude (par exemple, en visitant le reste du pays comme La Paz ou encore le Sud de Lipez/Salar d’Uyuni)
- Vous pouvez également faire l’ascension du Pico Austria (5 350 mètres d’altitude) pour vous mettre en jambe. Demandez à nos amis Eloi et Floriane pour plus d’informations sur le trek du Pico Austria.
- Faites l’ascension quand il fait beau (si possible).
- Achetez des médicaments contre le mal d’altitude et de la coca.
- Buvez beaucoup d’eau, au moins 2 litres par jour.
- N’emmenez pas votre gourde filtrante en haut, si vous en avez une. Avec la pression, elle risque de se casser.
- Partez seul ou avec quelqu’un qui est dans le même mood que vous. Car vous êtes encordés ensemble.
Notre avis
- Une ascension extrêmement difficile mais qui en vaut la peine.
- Avoir une bonne condition physique et un mental d’acier. C’est accessible pour ceux qui n’ont jamais fait d’alpinisme, mais très difficile.
- Très peu cher, profitez en !
- Eloy et son équipe sont au top ! Nous avons tous réussis !
- Une vue à 360 degrés incroyable et magique en haut du sommet.
- Une de plus belles expériences de toute ma vie !
Les informations et les prix de cet article se rapportent à la période de avril 2022. Si un ou plusieurs prix ont changé dites-le nous en commentaire pour que nous le/les modifions !
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