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Découvrir le désert de la Guajira en autonomie, sans agence
La Colombie ne se résume pas seulement au soleil des plages des caraïbes, aux plantations de café de la région de Salento ou encore aux villes culturelles comme celle de Medellín. Dans ce pays, vous pouvez également vous retrouver dans des endroits désertiques et coupés du monde comme celui du désert de la Guajira. Peu de touristes s’y rendent en raison de son manque d’accessibilité, notamment si, comme nous, vous voyagez en mode backpacker avec un petit budget. Ainsi, dans cet article nous vous donnons toutes les informations pratiques et nos conseils pour découvrir le désert de la Guajira en autonomie, sans agence.
L’Histoire du désert de la Guajira
Le désert de la Guajira est le plus grand désert de Colombie. C’est également l’endroit le plus chaud et le plus sec du pays. Il se situe dans le département de la Guajira dans le nord-est du pays et s’étend jusqu’au Venezuela.
Découvrir le désert de la Guajira en autonomie ou avec une agence est, dans tous les cas, une expérience à part entière. Ce n’est pas un simple désert, c’est un mélange de paysages entre océan, dunes de sable et falaises. La culture est également bien présente avec la communauté des indigènes Wayuus qui ont survécu à la colonisation espagnole et qui vivent encore sur ces terres. Les Wayuus sont aujourd’hui la plus grande communauté autochtone de Colombie. L’artisanat y est aussi bien présent dans le désert de la Guajira puisque les Wayuus confectionnent des habits et des sacs en crochets, pour ensuite les vendre auprès des touristes.
La triste réalité du désert de la Guajira
Le désert de la Guajira a certes une culture profonde et des paysages époustouflants, mais il cache une bien triste réalité.
Avant toute chose, sachez que le désert de la Guajira est réputé pour être l’endroit le plus riche de Colombie en termes de matières premières (énergie solaire et éolienne, gaz naturel et charbon) mais aussi pour être la région la plus pauvre. Un peu paradoxale, vous allez me dire !
Les conséquences sur la communauté Wayuu
La pauvreté a touché la communauté Wayuu. 80% de cette population vit en dessous du seuil de pauvreté et 1 enfant sur 5 est touché par la mal nutrition. Des chiffres qui reflètent bien la triste réalité de ce désert et qui font froid dans le dos.
Ainsi, si vous venez découvrir le désert de la Guajira en autonomie ou avec une agence, vous allez être aux premières loges de ce qui se passe dans ce désert. Sur le chemin, vous pourrez voir plusieurs enfants qui bloquent les routes à l’aide de cordes pour mendier aux voitures du café, de l’eau et de la nourriture. Ils sont également présents dans les villages à la recherche de quelques pesos. Ça déchire le cœur de voir ça, d’autant plus que certains enfants ont à peine 3-4 ans.
Aujourd’hui, des acteurs du tourisme et des associations se mobilisent pour aider cette communauté Wayuu et la sortir de la pauvreté. Par exemple, certaines agences travaillent avec des familles Wayuu qui accueillent les touristes en échange d’un revenu. Il existe aussi des associations qui mettent en place des systèmes pour pouvoir rendre l’eau de l’océan potable. Malgré toutes ces actions, cette situation critique persiste et ne risque pas de s’arranger demain.
Conseil des lamas : à votre échelle, en tant que touristes, vous pouvez aider ce peuple Wayuu en leur achetant un sac brodé, fait à la main, typique de Colombie. C’est l’occasion de leur apporter un peu d’argent et de vous ramener un joli souvenir.
Découvrir le désert de la Guajira en autonomie ou avec une agence ?
Sachez qu’il est possible de découvrir le désert de la Guajira en autonomie ou avec une agence. A vous de choisir ! Nous concernant, en tant que backpacker petit budget en tour du monde, nous avions décidé de découvrir le désert de la Guajira en autonomie, sans guide.
Pour pouvoir découvrir le désert et ses alentours, nous avions installé notre camp de base dans le village de Cabo de la Vela. Ainsi, dans cet article, vous trouverez donc les infos pratiques, nos conseils et notre avis pour visiter le désert de la Guajira en autonomie depuis Cabo de la Vela.
Alternative des lamas : si vous ne souhaitez pas le faire en autonomie, vous pouvez visiter le désert de la Guajira avec une agence. Pour avoir plus d’informations, nous vous invitons à lire les articles “Tour dans le désert de la Guajira, notre expérience” de Mon voyage en Colombie ou “Le Désert de la Guajira : à quoi s’attendre lorsqu’on visite le plus grand désert de Colombie ?” des Paresseux Curieux.
Informations à savoir avant de découvrir le désert de la Guajira en autonomie
Cabo de la Vela, un endroit coupé du monde
Si vous venez découvrir le désert de la Guajira en autonomie, sans guide, le plus simple est de dormir à Cabo de la Vela, un des seuls villages disposant d’auberges, d’hôtels et de restaurants/bars.
Mais qui dit désert, dit désertique, il n’y a donc rien ! L’électricité et l’eau (même pour se doucher) sont des denrées rares. N’oubliez pas votre batterie externe et rechargez bien tous vos appareils électroniques avant de vous rendre dans le désert de la Guajira. Les auberges disposent certes de quelques prises mais elles ne fonctionnent qu’à certains moments de la journée. Ainsi, elles sont très vite toutes occupées par les clients de l’auberge. Concernant l’eau, les habitations et les auberges disposent seulement de gros réservoirs de plusieurs litres et non d’une arrivée d’eau standard. Préparez-vous à prendre votre douche avec un seau d’eau !
Comment se rendre à Cabo de la Vela dans le désert de la Guajira ?
Où que vous soyez en Colombie, vous devez rejoindre la ville de Riochacha en bus.
Avant de nous rendre à Cabo de la Vela, nous étions à Palomino, un petit village de hippies sur la côte caraïbe colombienne. Ainsi, depuis Palomino, nous avions pris le bus de 10h (il passe dans l’avenue principale). Comptez 30 000 pesos / 7 € / personne et 2h de trajet.
Sinon, si vous vous trouvez à Bogota, la capitale de la Colombie, ou encore à San Gil, la région idéale pour faire une activité à sensations fortes, vous pouvez rejoindre Riochacha avec un bus de nuit. Il suffit de vous rendre au terminal et de demander les horaires des bus et les prix.
Une fois à Riochacha, vous devez prendre un taxi partagé au point maps.me “transport to Uribia” pour vous rendre à Uribia. Comptez 20 000 pesos / 4,50 € / personne et 1h30 de trajet.
Ensuite, depuis Uribia, il faut prendre un 4×4 partagé pour vous rendre à Cabo de la Vela, votre destination finale. Comptez 35 000 pesos / 8 € / personne et 2h de trajet.
Infos des lamas : pour ces deux voitures partagées, il n’y pas d’horaire. Elles partent quand elles sont pleines. A Riochacha, vous n’aurez pas de problème pour rejoindre Uribia, beaucoup de personnes font ce trajet. En revanche, peut de personnes vont de Uribia à Cabo de la Vela. Nous avons attendu 1h30 sous une chaleur de 40 degrés, avant que la voiture ne se remplisse. Évitez donc d’arriver en fin de journée à Uribia. Dans le pire des cas, si la voiture n’est pas remplie, vous pouvez toujours payer la somme totale.
Où dormir à Cabo de la Vela ?
Cabo de la Vela offre quelques hébergements. Vous pouvez réserver votre logement à l’avance soit sur booking ou airbnb ou chercher par vous-même directement sur place.
Vous allez voir, la coutume dans le désert de la Guajira est de dormir dans des chinchorros. Ce sont des sortes de hamacs très larges de la communauté Wayuu, dans lequel vous pouvez dormir en rabattant les bords. Pratiquement toutes les auberges proposent ce genre d’”hébergement”. Les chinchorros sont situés sur la plage, avec un accès à la douche, aux toilettes, à de grands casiers pour ranger vos affaires (prévoir un cadenas) et au restaurant de votre auberge.
Nous concernant, nous n’avons pas tenté l’expérience du chinchorro pour la simple bonne raison que nous avions une tente et ça nous revenait moins cher de trouver un endroit où la poser.
Nous sommes donc allés à l’Hostal Analaudi qui a accepté que nous posions la tente sur la plage pour 10 000 pesos / 2,25 € / personne avec accès aux douches, aux toilettes, aux casiers et au restaurant. C’est un bon moyen si vous voyagez avec un petit budget, mais attendez-vous à avoir la plage dans votre tente. Il y a un vent de dingue !
Si au contraire, vous n’avez pas de tente, nous vous recommandons cette même auberge, l’Hostal Analaudi, qui propose des chinchorros pour dormir.
Où manger à Cabo de la vela ?
Dans le village de Cabo de la Vela, vous trouverez quelques restaurants. Il faut comptez environ 25 000 pesos / 6 € le plat. Il y a également quelques tiendas (supérettes) qui vendent des boissons et des snacks.
Si comme nous, vous voyagez avec un petit budget, nous tenons à vous informer que la majorité des auberges/hôtels n’ont pas de cuisine à disposition des clients. Ainsi, ne venez pas à Cabo de la Vela avec un sac de courses rempli !
Astuce des lamas : pour économiser, nous avions acheté de quoi faire deux repas froids, des fajitas avec des légumes (tomates, oignons rouges et avocats) et nous avions payé deux repas sur place dans des petits comedors dans la rue principale, puisque nous sommes restés 2 nuits.
Fait-il chaud dans le désert de la Guajira ?
Oui ! Vous allez nous dire “normal, c’est un désert, il fait toujours chaud dans un désert”. Mais là, ce n’est pas seulement des températures élevées, c’est à la limite de l’insupportable ! Le compteur peut afficher jusqu’à 45 voire 50 degrés !
Contrairement au désert de la Tatacoa au sud de la Colombie, il fait beaucoup mais beaucoup plus chaud ! Bien évidemment, la chaleur ou les pluies doivent être plus ou moins présentes en fonction de la saison. Pour information, nous y étions en plein mois d’août.
Combien de temps faut-il rester à Cabo de la Vela ?
Nous concernant, nous y sommes restés seulement 2 nuits car nous avions du mal à supporter la chaleur du désert de la Guajira. Mais, vous pouvez y séjourner bien plus longtemps et pourquoi pas en profiter pour faire un stage de kitesurf.
Que faire et que visiter à Cabo de la Vela et dans le désert de la Guajira ?
Si vous venez découvrir le désert de la Guajira en autonomie, nous vous proposons ici une liste de choses à faire.
Visiter le désert de la Guajira sur la moto d’un indigène de la communauté Wayuu
Première chose à faire et pas des moindre est de visiter le désert de la Guajira et ses alentours pendant toute une journée sur la moto d’un local de la communauté Wayuu.
Pour trouver un local qui souhaite vous proposer ses services, soit c’est lui qui viendra naturellement à vous (il repère de loin les touristes), soit c’est à vous d’aller le voir. Il faut compter 40 000 pesos / 9 € / personne.
Pendant cette journée, le guide nous a emmené voir plusieurs points d’intérêts entre dunes de sables, falaises, plages et points de vue.
Faire du kitesurf
Cabo de la Vela est LE spot pour pratiquer le kitesurf, une discipline qui mélange surf et cerf-volant. En effet, l’océan est très peu agité et le ventre très fort. Des conditions idéales pour pratiquer ce sport ! Les agences proposant des cours de kitesurf sont nombreuses à Cabo de la Vela. Nous n’avons pas testé l’expérience mais pour information comptez environ 45 $ l’heure en cours particulier. Il est également possible de faire des stages de kitesurf pendant plusieurs jours.
Se rendre à Punta Gallinas, le point le plus septentrional de l’Amérique du Sud.
Le point le plus au nord de l’Amérique du sud se trouve ici, dans le désert de la Guajira, à Punta Gallinas. Si comme nous, vous êtes allés au point le plus au sud de l’Amérique du sud, à Ushuaïa, c’est l’occasion de faire les deux.
Malheureusement, nous ne sommes pas allés jusqu’à Punta Gallinas, car nous ne savions pas que ça existait. Eh oui, nous ne sommes pas des backpackers aguerris, parfois nous manquons de nous renseigner davantage. Mais, nous pouvons vous dire qu’il est possible de se rendre à Punta Gallinas depuis Cabo de la Vela, soit par voies terrestres, soit par bateau.
Pour avoir plus d’informations sur les horaires et les prix, nous vous invitons à demander à votre auberge ou aux locaux dans la rue ou même aux pécheurs, ils seront ravis de vous aider ! Ainsi, si vous êtes allés à Punta Gallinas en autonomie, n’hésitez pas à nous le dire en commentaire de cet article.
Notre avis sur le désert de la Guarija
Le désert de la Guajira a été une expérience marquante de notre voyage en Colombie. C’est un endroit reculé, loin du tourisme de masse, qui permet d’en apprendre plus sur la communauté Wayuu. Au-delà d’être un désert magnifique et un lieu idéal pour pratiquer le kitesurf, c’est avant tout un endroit rempli d’histoire et montrant une triste réalité. La communauté Wayuu a été gravement touchée par la pauvreté. Et voir tous ces enfants mendier sur les routes nous a fait prendre conscience de certaines choses et de la chance que nous avons.
Si vous avez le temps, nous vous conseillons vraiment de partir découvrir le désert de la Guajira en autonomie. Une étape que vous ne risquez pas d’oublier pendant votre voyage en Colombie !
Les informations et les prix de cet article se rapportent à la période de août 2022. Si un ou plusieurs prix ont changé dites-le nous en commentaire pour que nous le/les modifions !
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La bise poilue !
